L'hommage du président
Juin 1940: ultime péripétie d'une vie hors du commun. Alors que la France vient de capituler, Paderewski décide de rejoindre les Etats-Unis pour poursuivre le combat. Le voyage est périlleux, mais ce n'est pas là que le destin a décidé de le reprendre. Accueilli comme la vedette qu'il était jadis par le piano, il a droit à une double-page avec photos dans le New York Times et aux vœux du président Roosevelt en personne à l'occasion des célébrations du 50e anniversaire de son premier concert américain. « En 1891, vous avez, par votre art, conquis le cœur de tous les Américains. Vous avez pleinement mérité qu'en reconnaissance des grandes émotions que votre talent et vos dons ont fait naître dans l'âme américaine, on vous appelât chez nous l'immortel contemporain. Durant tout un demi-siècle vous avez été pour nous un exemple vivant de vigueur spirituelle. Vous avez gagné notre estime. L'hommage et l'amour qui vous entourent partout ne sont qu'une partie de la gloire qui vous est due. J'adresse mes vœux émus et les plus cordiaux à l'artiste, au patriote et à l'ardent défenseur de la liberté pour laquelle vous avez toujours lutté avec force, grandeur et noblesse. »