Photographie d'Henryk Opienski (1870-1942) et de son ensemble «Motet et Madrigal», dédicacée en 1937 «à Mademoiselle Hélène Lübke [secrétaire d'Hélène Paderewska] en souvenir reconnaissant» – avec toutes les signatures
Photographie d'Henryk Opienski (1870-1942) et de son ensemble «Motet et Madrigal», dédicacée en 1937 «à Mademoiselle Hélène Lübke [secrétaire d'Hélène Paderewska] en souvenir reconnaissant» – avec toutes les signatures
Photographie d'Henryk Opienski (1870-1942) et de son ensemble «Motet et Madrigal», dédicacée en 1937 «à Mademoiselle Hélène Lübke [secrétaire d'Hélène Paderewska] en souvenir reconnaissant» – avec toutes les signatures
N° d'inventaire:
AMI-OPIENSKI-HENRYK-1937-MOTET-MADRIGAL-SIGNATURES
Type:
tirage original
Auteur:
droits réservés
Source:
coll. Musée Paderewski, Morges

Premier rang, de gauche à droite: Flore Gabella (soprano | 1897-1978), Marie-Louise Rochat (soprano), Henryk Opienski, Lydia Opienska-Barblan (soprano), Emma d'Archambeau-Pache (alto)

Deuxième rang, de gauche à droite: Greta Rumbeli-Trokay (alto | décédée le 17 février 1991 dans sa 100e année), Fernand Gallaz (ténor), Mia Dénéréaz (soprano), Rélie Rimathé (alto), Alexandre Kunz (ténor), Ingeborg Bosshard (soprano), ? (peut-être le ténor Frédy Haldy, qui faisait partie de l'ensemble 1937, ou Wladimir Malawsky)

Exilé polonais, Henryk Opienski (1870-1942) partage avec Paderewski son attachement pour Morges et sa région – qui le lui rendra bien puisqu'une rue porte aujourd'hui son nom à l'instar du pianiste. Il s'y établit une première fois durant la Première Guerre mondiale, puis définitivement en 1926 au moment de son mariage avec la cantatrice Lydia Barblan, sa seconde épouse, après avoir dirigé pendant six ans le nouveau Conservatoire de Poznan. Natif de Cracovie, il a étudié à travers toute l'Europe: le violon à Prague avec Ferdinand Lachner puis à Paris avec Ladislas Gorski, la composition avec Vincent d'Indy à la Schola Cantorum de Paris, la direction avec Arthur Nikisch à Leipzig… Considéré comme l'un des meilleurs spécialistes de son temps de la musique de Chopin (dont il éditera une partie de la correspondance), il se distingue notamment en remettant au goût du jour les polyphonies françaises et italiennes des 15e et 16e siècles, qu'il donne en concert dans toute l'Europe à la tête de l'ensemble «Motet et Madrigal» qu'il a fondé à Lausanne en 1917. Très proche de Paderewski, il est l'un des premiers à s'intéresser à sa «légende» et signe en 1928 aux Editions Spes à Lausanne une biographie qui fait toujours figure de référence.

Si le premier concert de «Motet et Madrigal» a lieu le 29 janvier 1917 en l'église Saint-François de Lausanne, l'idée d'Henryk Opienski de rassembler douze chanteurs de haut niveau pour aborder un répertoire ancien encore très rare à l'époque (et sans doute découvert par lui durant ses années d'études à la Schola Cantorum de Paris auprès de Vincent d'Indy et Auguste Sérieyx), remonte à 1916 et à la Fête des Musiciens Suisses à Fribourg. Malgré la situation internationale, l'ensemble parvient à prendre son envol et à se faire connaître au-delà des frontières romandes. Il résistera au départ d'Henryk Opienski pour Poznan en 1920, appelé à diriger le nouveau Conservatoire national de musique, et travaillera par sessions jusqu'à son retour définitif à Morges en 1926, avec à la clé plusieurs tournées à l'Est. Suivra l'âge d'or de «Motet et Madrigal», avec plus de 200 concerts à travers toute l'Europe.