Portrait peint du violoniste Ladislas Gorski (1846-1915)
Portrait peint du violoniste Ladislas Gorski (1846-1915)
Portrait peint du violoniste Ladislas Gorski (1846-1915)
N° d'inventaire:
AMI-GORSKI-LADISLAS-PEINTURE
Type:
reproduction (tirage photo)
Auteur:
reproduction: © Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne
Source:
coll. Musée Paderewski, Morges

Il a été l'un des premiers complices musiciens de Paderewski, le premier interprète public de ses compositions – le 12 janvier 1883 à l'Hôtel Roma de Berlin. Ladislas Gorski (1846-1915) enseigne d'abord le violon Conservatoire de Varsovie de 1879 à 1881, avant de partir pour Berlin puis de s'installer à Paris, où il intègre l'Orchestre des concerts Lamoureux et se forge une excellente réputation de professeur; parmi ses élèves figure Henryk Opienski. «Plus âgé de quatorze ans que son collègue, écrit le diplomate Werner Fuchss dans sa biographie de Paderewski (Editions Cabédita, Yens-sur-Morges, 1999), Gorski cachait sous un aspect bourru qui n'impressionnant personne de grandes qualités de cœur, une ouverture d'esprit très large et beaucoup de talent. De caractère entier comme il l'était, il se prit immédiatement d'une amitié très vive pour Paderewski. Sa femme et lui l'accueillirent à leur foyer comme un frère. C'est chez eux qu'il vint chercher refuge après la mort de sa femme. En toutes circonstances, ils étaient à ses côtés.»

Les deux compatriotes exilés donnent de nombreux concerts, mais lentement leur étonnant «ménage à trois» – qui fait un peu penser à celui du couple Schumann avec le jeune Brahms – finit par basculer… «Beaucoup plus jeune que son mari, Hélène Gorska, née baronne de Rosen, forme avec lui un curieux contraste, poursuit Werner Fuchss. Autant lui, brusque et bourru, joue, comme il le disait, à l'homme des bois, autant elle est fine et distinguée. Fort belle, très racée, extrêmement aimable, elle entretient dans son foyer une atmosphère d'intimité chaleureuse bien faite pour plaire à Paderewski. N'était-elle pas aussi l'amie de sa femme morte si prématurément en lui laissant un fils? Le chagrin du jeune veuf désemparé, le triste sort du bébé qui ne connaîtrait jamais sa mère, touchent profondément Mme Gorska qui avait un fils du même âge. Elle prend la résolution de s'occuper autant que faire se peut de l'orphelin, en même temps qu'elle tente de réconforter le père par ses témoignages d'affection.» Réciproque, cette affection devient rapidement de l'amour et Ladislas Gorski doit se résoudre à l'évidence: avec beaucoup de classe, il laisse Hélène procéder à Rome à l'annulation de leur mariage et épouser dans la foulée son ami d'enfance, célébré le 31 mai 1899 en l'église du Saint-Esprit de Varsovie. Pris d'un besoin bien légitime de changer d'air, le violoniste s'installe à Montreux en 1901, où il entame à la fois une nouvelle vie tout en poursuivant son œuvre de pédagogie; il restera fidèle aux rives du Léman jusqu'à sa mort, survenue le 7 février 1915 à Lausanne après plusieurs mois de maladie, où il formera notamment les frères Emile et André de Ribaupierre, ainsi que Carlo Boller.