Programme du «Festival Paderewski» organisé le 6 novembre 1941 au Casino de Morges, avec le concours du pianiste Józef Turczynski et du musicien et biographe Henryk Opienski
Programme du «Festival Paderewski» organisé le 6 novembre 1941 au Casino de Morges, avec le concours du pianiste Józef Turczynski et du musicien et biographe Henryk Opienski
Programme du «Festival Paderewski» organisé le 6 novembre 1941 au Casino de Morges, avec le concours du pianiste Józef Turczynski et du musicien et biographe Henryk Opienski
N° d'inventaire:
CH-1941-11-06
Type:
original
Date:
6 novembre 1941
Source:
coll. Musée Paderewski, Morges

Introduit par les mots d'Henryk Opienski – ami musicien, compatriote, «exilé» morgien et biographe de Paderewski –, ce récital patronné par le Préfet et la Municipalité de Morges s'articule en deux parties: une première dédiée à l'œuvre de Paderewski, décédé quelques mois plus tôt à New York – avec deux premières auditions: celles de la Légende n° 2 et de Dans le désert, tableau musical en forme d'une toccata op. 15 –, et une seconde à Chopin. Au piano: un autre compatriote et ami, Józef Turczynski (1884-1953). Elève de Busoni (avec qui il étudie à Vienne entre 1907 et 1908), Turczynski est l'un des grands spécialistes de Chopin. Paderewski lui demande en 1937 de prendre part aux travaux de l'édition complète de ses œuvres réalisée sous l'égide de l'Institut Frédéric Chopin de Varsovie. À la mort de Paderewski en 1941, il reprend le flambeau et achève cet œuvre gigantesque en collaboration avec Ludwik Bronarski: les vingt-sept volumes paraissent en 1949 et feront référence pendant plus d'un demi-siècle – jusqu'à la nouvelle édition Urtext réalisée par Peters à Londres avec le concours notamment du musicologue suisse Jean-Jacques Eigeldinger. Chassé de Pologne par la guerre, Turczynski rejoint Paderewski sur les bords du Léman et donne de nombreux concerts au profit des Croix-Rouges suisse et polonaise. Paderewski écrit le 21 septembre 1939 dans la Gazette de Lausanne: «Le public lausannois passera, j'en suis sûr, des moments inoubliables quand Joseph Turczynski interprétera à la Maison du Peuple les œuvres de nos grands maîtres et surtout quand il évoquera devant lui l'immortel génie de Chopin, symbole plus émouvant que jamais de l'immortalité de la Nation polonaise.» Le musicien n'est pas complètement inconnu des Lausannois: en 1936, alors qu'il enseigne encore au Conservatoire de Varsovie (où il assume également la charge de vice-recteur), il donne un récital à la rue du Midi en faveur de la caisse de secours des élèves du Conservatoire. Il passera ses dernières années au Brésil et mourra à Lausanne en 1953.