Photographie de détail de l'encadrement (reproduction?) du diplôme de citoyen d'honneur décerné à Paderewski par la Ville de Lausanne, exposé sur un piano à queue du salon de Riond-Bosson
Photographie de détail de l'encadrement (reproduction?) du diplôme de citoyen d'honneur décerné à Paderewski par la Ville de Lausanne, exposé sur un piano à queue du salon de Riond-Bosson
Photographie de détail de l'encadrement (reproduction?) du diplôme de citoyen d'honneur décerné à Paderewski par la Ville de Lausanne, exposé sur un piano à queue du salon de Riond-Bosson
N° d'inventaire:
CH-RIOND-INT-SALON-PIANO-PHOTO-DIPLOME-HONNEUR-LAUSANNE
Type:
tirage original
Auteur:
droits réservés
Source:
coll. Musée Paderewski, Morges

«La Municipalité de Lausanne, exécutant la décision prise le 9 mai 1933 par le Conseil communal, décerne à Monsieur Ignace-Jean Paderewski et à Madame Hélène Paderewski la bourgeoisie d'honneur de la Commune de Lausanne. Elle entend ainsi exprimer au grand patriote, aux hôtes aimés et à l'illustre musicien, les sentiments de respectueuse admiration de la population lausannoise. Lausanne le 10 mai 1933. Le syndic, E[mmanuel] Gaillard [sig.]. Le secrétaire, J. Blanc [sig.].»

Plus encore qu'à Morges et à Vevey, c'est dans les salles du chef-lieu qu'Ignace Paderewski fait le plus régulièrement résonner son talent durant ses «années suisses». D'abord au gré des concerts sensationnels du jeune prodige en tournée que le public alors découvre, fasciné; puis comme voisin, ami et presque compatriote dès son installation à Morges en 1897, un artiste toujours aussi génial mais accessible, qui ne compte pas ses heures lorsqu'il s'agit de causes justes – comme ses concerts à la Cathédrale en faveur des plus démunis. Lausanne, c'est enfin le lieu d'un message très fort reçu en 1933 du président de la Confédération suisse en personne, qui l'accueille officiellement «parmi ses enfants». La cité entretient cette mémoire à travers la belle salle de concert du Casino de Montbenon à laquelle elle a donné son nom en 1981.

Le président de la Confédération suisse Edmund Schulthess à Ignace Paderewski le 8 juillet 1933: «Mon pays ne décerne ni ordre ni décoration. Il a une façon plus modeste de témoigner sa sympathie et sa reconnaissance aux hôtes qu'il aime. Il les accueille parmi ses enfants. C'est ce que fit la capitale du canton de Vaud en vous conférant, Monsieur, la bourgeoisie d'honneur. Cette distinction, la seule que la Suisse puisse offrir, n'a peut-être pas l'éclat de celles qui vous sont échues au cours de votre brillante carrière. Mais elle est l'expression sincère d'une profonde amitié et d'une grande admiration.»

Ignace Paderewski est reçu partout mais sait aussi recevoir: à Riond-Bosson près de Morges, sur la commune de Tolochenaz, il possède dès la fin du 19e siècle le plus étrange des palais, autrefois demeure de la duchesse d'Otrante, veuve de Joseph Fouché, où il reprend son souffle entre les tournées de concerts et sur lequel règne la plus exquise et entreprenante des maîtresses de maison, Hélène Paderewska, mi-princesse mi-paysanne. Cette propriété entre chalet et palais vénitien a aujourd'hui disparu – son dynamitage par l'armée en 1965 achevant de forger sa légende. Dotée d'un vaste domaine où l'on exploite tant la flore que la faune, elle est indissociable du «mythe» Paderewski, où faste et rusticité voisinent avec le plus grand naturel.