Lettre (avec enveloppe) adressée par le général Henri Guisan, commandant en chef de l'armée suisse, à «Monsieur le Président Paderewski» à Riond-Bosson, du quartier général de l'armée le 23 juin 1940
Lettre (avec enveloppe) adressée par le général Henri Guisan, commandant en chef de l'armée suisse, à «Monsieur le Président Paderewski» à Riond-Bosson, du quartier général de l'armée le 23 juin 1940
Lettre (avec enveloppe) adressée par le général Henri Guisan, commandant en chef de l'armée suisse, à «Monsieur le Président Paderewski» à Riond-Bosson, du quartier général de l'armée le 23 juin 1940
Lettre (avec enveloppe) adressée par le général Henri Guisan, commandant en chef de l'armée suisse, à «Monsieur le Président Paderewski» à Riond-Bosson, du quartier général de l'armée le 23 juin 1940
Lettre (avec enveloppe) adressée par le général Henri Guisan, commandant en chef de l'armée suisse, à «Monsieur le Président Paderewski» à Riond-Bosson, du quartier général de l'armée le 23 juin 1940
Lettre (avec enveloppe) adressée par le général Henri Guisan, commandant en chef de l'armée suisse, à «Monsieur le Président Paderewski» à Riond-Bosson, du quartier général de l'armée le 23 juin 1940
Lettre (avec enveloppe) adressée par le général Henri Guisan, commandant en chef de l'armée suisse, à «Monsieur le Président Paderewski» à Riond-Bosson, du quartier général de l'armée le 23 juin 1940
Lettre (avec enveloppe) adressée par le général Henri Guisan, commandant en chef de l'armée suisse, à «Monsieur le Président Paderewski» à Riond-Bosson, du quartier général de l'armée le 23 juin 1940
Lettre (avec enveloppe) adressée par le général Henri Guisan, commandant en chef de l'armée suisse, à «Monsieur le Président Paderewski» à Riond-Bosson, du quartier général de l'armée le 23 juin 1940
N° d'inventaire:
GUISAN-1940-06-23
Type:
original
Date:
6 juillet 1940
Source:
coll. Musée Paderewski, Morges

1939. Deux décennies seulement après le désastre de la Grande Guerre, l'acier et la poudre déferlent à nouveau sur la Pologne. Un Comité de secours est recréé et Ignace Paderewski est une fois de plus sur le pont: baptisé «Pro Polonia», il voit le jour à Fribourg. C'est l'heure tragique de la déroute de l'armée française et du repli sur la Suisse de la deuxième division polonaise combattant sous les ordres du général Prugar-Ketling. Le 22 juin 1940, soit quelques semaines avant son départ pour l'Amérique et malgré le poids de ses quatre-vingts ans, Paderewski tente d'atténuer la douleur de l'internement en lançant un appel au général Guisan. «Les paroles ne suffisent pas pour exprimer ma profonde gratitude pour le bienveillant accueil offert par les autorités militaires et civiles ainsi que par le peuple helvétique aux officiers et soldats polonais que les tristes événements ont forcé de chercher refuge sur votre sol hospitalier. Dans ces circonstances douloureuses, seule l'attitude pleine de dignité de nos troupes qui, disciplinées et en formations régulières, leurs chefs en tête, ont franchi la frontière, peut donner lieu à une consolation.»

La réponse du général Guisan ne tarde pas: elle intervient le lendemain déjà et doit avoir assurément apporté un peu de baume au cœur de l'ardent octogénaire. «Votre lettre du 22 juin m'a touché par les nobles sentiments qui l'inspirent et, notamment, par l'attachement fidèle dont elle témoigne à l'endroit de la Suisse, écrit le militaire. J'ai pu apprécier moi-même la discipline et la belle tenue des troupes polonaises et je suis heureux à l'idée qu'elles ont reçu, dans notre Armée et en général dans le Pays, un accueil digne d'elles et de leur douloureux destin. Quant aux suggestions que vous formulez à propos du maintien des cadres à la troupe et du travail qu'il conviendrait d'assurer à celle-ci, je suis entièrement d'accord, et je donne des ordres dans ce sens. Je vous remercie, entre autres, d'offrir, en plein accord avec le Général commandant la deuxième division polonaise et S.E. Monsieur le Ministre Lados, la main-d'œuvre qui, suivant les circonstances, pourra être si précieuse à notre pays. Quant à votre troisième suggestion, celle de faire interner en Suisse romande tout ou partie des troupes polonaises, sa réalisation dépendra, justement, des possibilités de travail. Voulez-vous me permettre, Monsieur le Président et cher Monsieur, de vous exprimer, une fois de plus, mes sentiments de fidèle sympathie et de la plus vive considération.»