Photographie d'Hélène Paderewska au milieu de ses infirmières de la Croix Blanche polonaise, recrutées parmi la diaspora américaine pour accompagner les troupes polonaises sur le front français au printemps 1918
Photographie d'Hélène Paderewska au milieu de ses infirmières de la Croix Blanche polonaise, recrutées parmi la diaspora américaine pour accompagner les troupes polonaises sur le front français au printemps 1918
Photographie d'Hélène Paderewska au milieu de ses infirmières de la Croix Blanche polonaise, recrutées parmi la diaspora américaine pour accompagner les troupes polonaises sur le front français au printemps 1918
N° d'inventaire:
AM-1918-HELENE-INFIRMIERES-CROIX-BLANCHE
Type:
reproduction (tirage photo)
Auteur:
droits réservés
Date:
ca. 1918
Source:
coll. Musée Paderewski, Morges

C'est LA grande entreprise d'Hélène Paderewska, qui prend forme concrète début 1918 au moment du départ des premiers volontaires polonais d'Amérique pour l'Europe. D'abord exclusivement destinés aux troupes, les services de la Croix Blanche polonaise s'étendent très vite à la population civile. Des centaines de conteneurs pourvus de produits de première nécessité traversent l'Atlantique direction la Pologne. Au plus fort de son activité, l'institution coordonne l'activité de quelque 228 organisations, de la soupe populaire au centre de réhabilitation. Elle s'occupe aussi du retour des vétérans aux Etats-Unis et de l'aide à leurs familles.

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L'idée d'établir une section polonaise de la Croix-Rouge anime Hélène Paderewska depuis le début de la guerre. Mais elle se heurte au refus de l'institution, qui ne peut entrer en matière dès lors que le pays n'est pas indépendant politiquement mais sous occupation russe, allemande et autrichienne. Persévérante, elle décide de se lancer seule dans l'aventure, en créant une organisation indépendante mais aux couleurs suffisamment proches de celles de la Croix-Rouge pour qu'on en comprenne immédiatement les objectifs. La Croix Blanche polonaise est née, avec son écusson aux couleurs inversées (évoquant… la Suisse!) et l'aigle polonais «protecteur» au second plan. La séance inaugurale a lieu le 18 janvier 1918 au Gotham Hotel de New York, en présence du président du Conseil de guerre de la Croix-Rouge américaine, Henry Davison, qui supportera activement ses activités. Les organisations polonaises sont également présentes, ainsi que les églises, qui servent de courroie de transmission essentielle.

Un programme de formation est mis sur pied en juin, qui permet le mois suivant à une première volée de 42 infirmières d'embarquer pour la France. Pour s'engager, celles-ci doivent être polonaises, habiter les Etats-Unis ou le Canada, et être âgées de quinze ans au moins. Leur objectif sur place: apporter tout le soutien médical nécessaire aux soldats polonais sur le front, mais également améliorer leur quotidien en leur procurant habits, cigarettes, paquets à l'occasion des fêtes, et en leur proposant des activités culturelles et éducatives. Elles servent également sur le camp d'entraînement de Niagara-on-the-Lake, où elles se révèlent d'une grande efficacité durant l'épidémie de grippe espagnole.

La Croix Blanche polonaise finance ses activités grâce à la vente des fameuses poupées d'Hélène Paderewska, à la générosité de nombreux donateurs, ainsi qu'à de gigantesques collectes d'habits et de produits de première nécessité. Car l'objectif après-guerre est de pouvoir venir en aide également à la population, dans un pays dévasté par la guerre. Des centaines de conteneurs sont acheminés par bateau puis par train jusqu'en Pologne, permettant à plus de 200'000 personnes d'être habillées et chaussées. Avec l'armistice puis le départ du couple Paderewski pour Varsovie, le centre de gravité de l'organisation bascule des Etats-Unis (où elles cessent officiellement en janvier 1919, reprises par le Polish Women’s Rescue Service créé par le National Polish Department) vers le Vieux Continent, où la tâche est immense. La Croix Blanche coordonne l'activité de quelque 228 organisations, de la soupe populaire au centre de réhabilitation. Elle garde également le contact avec l'Amérique pour organiser le retour des vétérans et distribuer l'aide aux familles. Elle poursuivra ses activités jusqu'en 1946, soit bien après la mort d'Hélène et d'Ignace Paderewski.

Source: Magdalena Grassmann, Eva Niklinska, Hektoen International, A Journal of Medical Humanities – www.hekint.org