Photographie noir-blanc du portrait peint par Kees van Dongen (1877-1968) de la poétesse Anna de Noailles (1876-1933), comtesse française née princesse roumaine Bibesco Bassaraba de Brancovan
- N° d'inventaire:
- AMI-NOAILLES-ANNA-PEINTURE-VAN-DONGEN
- Type:
- reproduction (tirage photo noir-blanc)
- Auteur:
- peinture: Kees van Dongen (1877-1968)
- Source:
- coll. Musée Paderewski, Morges | Musée historique d'Amsterdam (inv. n° A 5354)
Poétesse et romancière française d'origine roumaine, la comtesse Anna-Elisabeth de Noailles (1876-1933) est la fille de la princesse Rachel Bibesco Bassaraba, princesse de Brancovan (1847-1923), première muse parisienne de Paderewski et dédicataire de plusieurs de ses œuvres. Elle est également la nièce de la princesse Hélène Bibesco (1855-1902), personnalité centrale de la vie artistique parisienne de la fin du 19e siècle, fine musicienne et mère des princes Emmanuel et Antoine Bibesco, intimes de l'écrivain Marcel Proust. Elle mène une vie aisée avec son frère aîné Constantin et sa sœur cadette Hélène entre Paris (l'hiver) et la Villa Bassaraba d'Amphion, près d'Evian sur les bords du Léman. Fine plume, elle laisse ces jolies lignes de sa première rencontre avec Paderewski dans le salon de sa mère, alors qu'elle n'est âgée que de douze ans: «Perruqué de lumière, les yeux accordés avec les étoiles, un mage nous était présenté et nous l'aimâmes.» Mariée au comte Mathieu de Noailles, quatrième fils du septième duc de Noailles, son salon avenue Hoche devient à son tour un pôle d'attraction pour tout ce que Paris compte de fins esprits, artistes et musiciens: on y croise Rostand, Claudel, Colette, Gide, Barrès, Cocteau, Valéry, Mauriac… Couronnée par l'Académie française, première femme commandeur de la Légion d'honneur, Anna de Noailles est à l'origine en 1904 du prix «Vie Heureuse», qui deviendra le prix «Fémina» en 1922.
L'œuvre d'Anna de Noailles (constituée de trois gros volumes) a été léguée en 2015 à la Ville de Vevey par sa petite-nièce, Eugénie de Brancovan, installée à Lausanne. Si elle n'a jamais vécu sur la Riviera vaudoise, elle y laisse un souvenir prégnant, matérialisé par un buste en bronze du sculpteur James Vibert (1872-1942), visible près du jardin Roussy à Vevey. On sait (par ses lettres amoureuses à Maurice Barrès…) qu'elle se rendait souvent à Montreux, en particulier à la clinique Valmont pour se soigner l'été. Nombre de ses textes sont inspirés du Léman – qu'elle connaissait des deux côtés! Une rue et un lycée portent son nom à Evian.