Photographie du sceau «J'y pense» utilisé par la princesse Rachel Bibesco de Brancovan (1847-1923) pour cacheter les lettres qu'elle écrit à Paderewski
- N° d'inventaire:
- AMI-BRANCOVAN-SCEAU-J-Y-PENSE
- Type:
- tirage original
- Auteur:
- droits réservés
- Source:
- coll. Musée Paderewski, Morges
Suite à ses débuts le 3 mars 1888 salle Erard, Paris s'arrache Paderewski comme Chopin un demi-siècle plus tôt. Chez Rachel Bibesco Bassaraba, princesse de Brancovan (1847-1923), dont les racines serpentent jusqu'aux portes de l'Orient, son entrée en scène fait sensation. «Perruqué de lumière, les yeux accordés avec les étoiles, un mage nous était présenté et nous l'aimâmes», écrit sa fille Anna de Noailles, alors âgée de douze ans. Née à Constantinople sous le nom de Raluca Moussouros (ou Rachel Musurus), cette grande aristocrate d'origine crétoise, fille de l'ambassadeur de la Sublime Porte à Londres Musurus Pacha (dont l'ancêtre humaniste Marc Musurus a été l'ami d'Erasme), a épousé le prince Grégoire Bibesco Bassaraba de Brancovan, lui-même fils du prince valaque Georges Bibesco et de la princesse Zoé Bassaraba de Brancovan. Exilée à Paris (en raison de l'accession au pouvoir en Roumanie d'un parti opposé à la famille Bibesco), cette passionnée de musique étudie le piano auprès de Camille Dubois, la dernière élève de Chopin, avec manifestement beaucoup de talent. Généreuse et raffinée, elle sera des muses de Paderewski peut-être la plus fidèle, et celui-ci le lui rendra bien en lui dédiant plusieurs de ses compositions (dont le fameux Nocturne op. 16 n° 4 et la Fantaisie polonaise op. 19). Elle l'invite régulièrement à Amphion, près d'Evian, où elle possède une somptueuse propriété (la villa «Bassaraba»). Elle le mettra plus tard sur la piste de Riond-Bosson, à quelques encablures de là…