Première biographie de Paderewski parue en 1928 à Lausanne sous la plume de son compatriote et ami Henryk Opienski
Première biographie de Paderewski parue en 1928 à Lausanne sous la plume de son compatriote et ami Henryk Opienski
Première biographie de Paderewski parue en 1928 à Lausanne sous la plume de son compatriote et ami Henryk Opienski
N° d'inventaire:
Ob1-MUS-4-PUBL-2
Type:
original
Date:
1928
Source:
coll. Musée Paderewski, Morges – reproduction photographique: Claude Bornand, Lausanne

Exilé polonais, Henryk Opienski (1870-1942) partage avec Paderewski son attachement pour Morges et sa région – qui le lui rendra bien puisqu'une rue porte aujourd'hui son nom à l'instar du pianiste. Il s'y établit une première fois durant la Première Guerre mondiale, puis définitivement en 1926 au moment de son mariage avec la cantatrice Lydia Barblan, sa seconde épouse, après avoir dirigé pendant six ans le nouveau Conservatoire de Poznán. Natif de Cracovie, il a étudié à travers toute l'Europe: le violon à Prague avec Ferdinand Lachner puis à Paris avec Ladislas Gorski, la composition avec Vincent d'Indy à la Schola Cantorum de Paris, la direction avec Arthur Nikisch à Leipzig… Considéré comme l'un des meilleurs spécialistes de son temps de la musique de Chopin (dont il éditera une partie de la correspondance), il se distingue notamment en remettant au goût du jour les polyphonies françaises et italiennes des 15e et 16e siècles, qu'il donne en concert dans toute l'Europe à la tête de l'ensemble « Motet et Madrigal » qu'il a fondé à Lausanne en 1917. Très proche de Paderewski, il est l'un des premiers à s'intéresser à sa «légende» et signe en 1928 aux Editions Spes à Lausanne une biographie qui fait toujours figure de référence.

Au-delà des préfaces de Gabriel Hanotaux (de l'Académie Française), du compositeur Gustave Doret et du pianiste Alfred Cortot, Opienski offre au lecteur un regard très fin sur la musique de Paderewski, comme en témoigne cet extrait: «[…] ce pianiste compositeur ne recherche jamais les effets de virtuosité, même dans ses premières œuvres; son unique soin est de ‹faire chanter› le piano, d'en faire sortir une ligne mélodique à la sonorité large et profonde, telle qu'elle semble être née dans son âme, encore que le choix des harmonies soit toujours exempt de banalité. […] Ce que l'on pourrait appeler la ‹palette harmonique› de Paderewski, est d'une richesse qui le place au premier rang parmi ses contemporains de la fin du 19e siècle. C'est à lui que l'on doit la rénovation du coloris, dans le style musical de son pays à cette époque, car il fut alors un véritable révélateur de l'harmonie moderne.»