Photographie de Paderewski enregistrant, le 21 septembre 1940 à Riond-Bosson, son discours d'adieu à la Suisse, diffusé le 29 septembre 1940 sur les ondes de Radio-Lausanne, avant d'embarquer pour les Etats-Unis
- N° d'inventaire:
- CH-RIOND-PAD-1940-09-21-ENREGISTREMENT-DISCOURS-RADIO-LAUSANNE
- Type:
- reproduction (tirage photo)
- Auteur:
- © Presse Diffusion
- Date:
- 21 septembre 1940
- Source:
- coll. Musée Paderewski, Morges
C'est l'un des discours «mythiques» de Radio-Lausanne, un moment d'histoire gravé dans la mémoire des ondes et de l'oreille de toutes celles et tous ceux qui étaient devant leur poste en ce 29 septembre 1940, jour des adieux «officiels» d'Ignace Paderewski à cette Suisse devenue sa seconde patrie. Des mots vibrants, presque une déclaration d'amour avant de s'embarquer pour les Etats-Unis dans le fracas de la guerre, ignorant encore qu'il n'y aurait point de voyage de retour…
«Mes chers auditeurs, c'est avec une émotion profonde que je pense au moment où ces quelques paroles vous parviendront. Je voudrais que mon allocution ne contienne que l'expression de mon attachement fidèle à votre beau et noble pays, que ma gratitude pour l'hospitalité généreuse dont je fus l'objet pendant de longues années. Que Dieu veuille bien vous protéger, mes chers amis. Qu'Il permette à votre pays de vivre en paix et en sécurité. J'ai la ferme conviction que votre amour profond pour vos belles et nobles traditions séculaires pour la patrie, qui chez vous se confondent avec la liberté et le respect de l'être humain, vous indiqueront toujours le chemin à suivre.»
Ignace Paderewski est reçu partout mais sait aussi recevoir: à Riond-Bosson près de Morges, sur la commune de Tolochenaz, il possède dès la fin du 19e siècle le plus étrange des palais, autrefois demeure de la duchesse d'Otrante, veuve de Joseph Fouché, où il reprend son souffle entre les tournées de concerts et sur lequel règne la plus exquise et entreprenante des maîtresses de maison, Hélène Paderewska, mi-princesse mi-paysanne. Cette propriété entre chalet et palais vénitien a aujourd'hui disparu – son dynamitage par l'armée en 1965 achevant de forger sa légende. Dotée d'un vaste domaine où l'on exploite tant la flore que la faune, elle est indissociable du «mythe» Paderewski, où faste et rusticité voisinent avec le plus grand naturel.