Photographie de Paderewski travaillant avec Józef Turczynski à la nouvelle édition des œuvres de Chopin sur la terrasse de Riond-Bosson, en août 1939
Photographie de Paderewski travaillant avec Józef Turczynski à la nouvelle édition des œuvres de Chopin sur la terrasse de Riond-Bosson, en août 1939
Photographie de Paderewski travaillant avec Józef Turczynski à la nouvelle édition des œuvres de Chopin sur la terrasse de Riond-Bosson, en août 1939
N° d'inventaire:
CH-RIOND-PAD-1939-08-TURCZYNSKI-EDITION-CHOPIN-TERRASSE-3
Type:
tirage original
Auteur:
droits réservés
Date:
août 1939
Source:
coll. Musée Paderewski, Morges

Elève de Busoni (avec qui il étudie à Vienne entre 1907 et 1908), Józef Turczynski (1884-1953) est l'un des grands spécialistes de Chopin. Paderewski lui demande en 1937 de prendre part aux travaux de l'édition complète de ses œuvres réalisée sous l'égide de l'Institut Frédéric Chopin de Varsovie. À la mort de Paderewski en 1941, il reprend le flambeau et achève cet œuvre gigantesque en collaboration avec Ludwik Bronarski: les vingt-sept volumes paraissent en 1949 et feront référence pendant plus d'un demi-siècle – jusqu'à la nouvelle édition Urtext réalisée par Peters à Londres avec le concours notamment du musicologue suisse Jean-Jacques Eigeldinger. Chassé de Pologne par la guerre, Turczynski rejoint Paderewski sur les bords du Léman et donne de nombreux concerts au profit des Croix-Rouges suisse et polonaise. Paderewski écrit le 21 septembre 1939 dans la Gazette de Lausanne: «Le public lausannois passera, j'en suis sûr, des moments inoubliables quand Joseph Turczynski interprétera à la Maison du Peuple les œuvres de nos grands maîtres et surtout quand il évoquera devant lui l'immortel génie de Chopin, symbole plus émouvant que jamais de l'immortalité de la Nation polonaise.» Le musicien n'est pas complètement inconnu des Lausannois: en 1936, alors qu'il enseigne encore au Conservatoire de Varsovie (où il assume également la charge de vice-recteur), il donne un récital à la rue du Midi en faveur de la caisse de secours des élèves du Conservatoire. Il passera ses dernières années au Brésil et mourra à Lausanne en 1953.

Ignace Paderewski est reçu partout mais sait aussi recevoir: à Riond-Bosson près de Morges, sur la commune de Tolochenaz, il possède dès la fin du 19e siècle le plus étrange des palais, autrefois demeure de la duchesse d'Otrante, veuve de Joseph Fouché, où il reprend son souffle entre les tournées de concerts et sur lequel règne la plus exquise et entreprenante des maîtresses de maison, Hélène Paderewska, mi-princesse mi-paysanne. Cette propriété entre chalet et palais vénitien a aujourd'hui disparu – son dynamitage par l'armée en 1965 achevant de forger sa légende. Dotée d'un vaste domaine où l'on exploite tant la flore que la faune, elle est indissociable du «mythe» Paderewski, où faste et rusticité voisinent avec le plus grand naturel.