Photographie de Paderewski, Ernest Schelling, Albert Tadlewski et Fritz Kreisler sur la terrasse de Riond-Bosson
Photographie de Paderewski, Ernest Schelling, Albert Tadlewski et Fritz Kreisler sur la terrasse de Riond-Bosson
Photographie de Paderewski, Ernest Schelling, Albert Tadlewski et Fritz Kreisler sur la terrasse de Riond-Bosson
N° d'inventaire:
CH-RIOND-SCHELLING-ERNEST-PAD-TADLEWSKI-KREISLER-TERRASSE-2
Type:
reproduction (tirage photo)
Auteur:
droits réservés
Source:
coll. Musée Paderewski, Morges

S'il n'est pas besoin de présenter l'illustre Fritz Kreisler– dont les merveilleuses miniatures pour violon perpétuent la mémoire –, les autres musiciens de cette prestigieuse (mais non moins amicale) session de musique de chambre méritent quelques lignes de présentation. Le maître des lieux, Ernest Schelling, est un pianiste né aux Etats-Unis en 1876 de père suisse et de mère anglaise, qui connaît les débuts d'un enfant prodige. Elève de Moszkowski à Paris, Leszetycki à Vienne et Barth à Berlin, il attire l'attention de Brahms et Anton Rubinstein, avant de perdre pied pour cause de névrite… et d'être «sauvé» in extremis par Paderewski qui l'accueille à Morges en 1898, où il sera son unique élève durant quatre ans. C'est le début d'une profonde amitié qui ne cessera qu'avec le décès subit de Schelling en 1939, qui dans l'intervalle a élargi son spectre d'activités à la composition et à la direction d'orchestre; il est l'initiateur notamment en 1924 des Young People's Concerts du New York Philharmonic promis au plus bel avenir. Suisse par son père, il entretient des liens solides avec les bords du Léman, acquérant notamment en 1910 la magnifique propriété Garengo à Céligny où il se repose l'été de ses tournées et autres activités américaines, et où il reçoit – comme son ami Paderewski – des artistes du monde entier.

Albert Tadlewski (1892-1945) voit le jour à Lwów, où il débute l'étude du piano avec Karol Mikuli (disciple de Chopin) et Vilém Kurz. Il suit ensuite l'enseignement de Leopold Godowsky et de Moriz Rosenthal (élève de Liszt) à Vienne. Blessé au début de la Première Guerre mondiale, il devient partiellement aveugle et déménage à Nice, où il fonde l'Institut international de musique. Il rencontre Paderewski en 1929 à la faveur d'un concert du maître à Nice. Il participe dans la foulée à plusieurs stages d'été à Riond-Bosson, tout en poursuivant sa carrière de concertiste et d'enseignant. Arrêté à Nice par la Gestapo le 11 septembre 1943, il est déporté à Auschwitz, d'où il est libéré le 13 mars 1945; il décède à Bydgoszcz (Pologne) le 23 septembre de la même année. [source: www.tadlewski-albert.com]

Ignace Paderewski est reçu partout mais sait aussi recevoir: à Riond-Bosson près de Morges, sur la commune de Tolochenaz, il possède dès la fin du 19e siècle le plus étrange des palais, autrefois demeure de la duchesse d'Otrante, veuve de Joseph Fouché, où il reprend son souffle entre les tournées de concerts et sur lequel règne la plus exquise et entreprenante des maîtresses de maison, Hélène Paderewska, mi-princesse mi-paysanne. Cette propriété entre chalet et palais vénitien a aujourd'hui disparu – son dynamitage par l'armée en 1965 achevant de forger sa légende. Dotée d'un vaste domaine où l'on exploite tant la flore que la faune, elle est indissociable du «mythe» Paderewski, où faste et rusticité voisinent avec le plus grand naturel.