Reproduction photographique noir-blanc du portrait de profil (droit) du pianiste polonais Józef Turczynski réalisé par le peintre François de Ribaupierre
Reproduction photographique noir-blanc du portrait de profil (droit) du pianiste polonais Józef Turczynski réalisé par le peintre François de Ribaupierre
Reproduction photographique noir-blanc du portrait de profil (droit) du pianiste polonais Józef Turczynski réalisé par le peintre François de Ribaupierre
N° d'inventaire:
AMI-TURCZINSKI-PEINTURE-PROFIL-FRANCOIS-DE-RIBAUPIERRE
Type:
tirage original
Auteur:
François de Ribaupierre (1886-1981) | photographie: © Rod[olphe] Schlemmer, Montreux
Source:
coll. Musée Paderewski, Morges | don de M. Pierre Obuchowicz (Essertines-sur-Rolle) à la mémoire de son père, Ignace W. Obuchowicz, filleul de Paderewski, et de sa grand-mère, Barbara Obuchowicz, demi-sœur d'Hélène Paderewska (17 août 2021)

Elève de Busoni (avec qui il étudie à Vienne entre 1907 et 1908), Józef Turczynski (1884-1953) est l'un des grands spécialistes de Chopin. Paderewski lui demande en 1937 de prendre part aux travaux de l'édition complète de ses œuvres réalisée sous l'égide de l'Institut Frédéric Chopin de Varsovie. À la mort de Paderewski en 1941, il reprend le flambeau et achève cet œuvre gigantesque en collaboration avec Ludwik Bronarski: les vingt-sept volumes paraissent en 1949 et feront référence pendant plus d'un demi-siècle – jusqu'à la nouvelle édition Urtext réalisée par Peters à Londres avec le concours notamment du musicologue suisse Jean-Jacques Eigeldinger. Chassé de Pologne par la guerre, Turczynski rejoint Paderewski sur les bords du Léman et donne de nombreux concerts au profit des Croix-Rouges suisse et polonaise. Paderewski écrit le 21 septembre 1939 dans la Gazette de Lausanne: «Le public lausannois passera, j'en suis sûr, des moments inoubliables quand Joseph Turczynski interprétera à la Maison du Peuple les œuvres de nos grands maîtres et surtout quand il évoquera devant lui l'immortel génie de Chopin, symbole plus émouvant que jamais de l'immortalité de la Nation polonaise.» Le musicien n'est pas complètement inconnu des Lausannois: en 1936, alors qu'il enseigne encore au Conservatoire de Varsovie (où il assume également la charge de vice-recteur), il donne un récital à la rue du Midi en faveur de la caisse de secours des élèves du Conservatoire. Il passera ses dernières années au Brésil et mourra à Lausanne en 1953.

Deuxième des six enfants de la célèbre famille d'artistes d'origine alsacienne installée depuis le 19e siècle sur la Riviera vaudoise, François de Ribaupierre voit le jour à Clarens le 30 mars 1886. Il étudie à l'Ecole des Beaux-Arts de Genève puis à l'Académie royale de Munich. Il passe un hiver à Paris et effectue un long séjour à Florence en 1907, où il développe une passion pour la Renaissance et les Primitifs italiens. Parmi les autres influences revendiquées figurent le Romantisme allemand, le Symbolisme, les Impressionnistes, ainsi que son compatriote Ferdinand Hodler, auquel il est difficile de ne pas penser lorsque l'on admire ses paysages de montagne – les scènes de la vie quotidienne valaisanne évoquant, elles, plutôt Albert Anker. Installé au Crêt de Béranges, sur les hauteurs de La Tour-de-Peilz, à partir de 1912, il partage son temps dès les années trente – à l'instar de ses frères et sœur – avec le Val d'Hérens, où il a reconstruit un chalet à partir d'une ruine située près de la Borgne, à Liefranc, sur le village de La Forclaz: les cimes majestueuses des environs – la Dent Blanche, les Dents de Veisivi, le glacier de Moiry, la vallée de Ferpècle, l'Obergabelhorn, le Mont-Blanc de Seillon… –, mais aussi les villageois et leurs coutumes, deviennent ses sujets de prédilection. Il se distingue également en réalisant de nombreuses fresques: celles du Musée Jenisch à Vevey – qu'il réalise avec celui qu'il considère comme son maître, Ernest Biéler –, de la chapelle des Haudères, du temple de Clarens… En 1933, il collabore avec Louis Rivier pour les vitraux du transept nord de la cathédrale de Lausanne. Régulièrement exposé dans le canton de Vaud, il décède le 24 février 1981 à La Tour-de-Peilz, rejoignant dans l'au-delà ses cinq frères et sœur à l'âge respectable de nonante-quatre ans. L'un de ses enfants, Claude de Ribaupierre, qui habite aujourd'hui la propriété familiale, marche sur ses traces: plus connu sous le nom de «Derib», il est le père du célèbre personnage de bandes dessinées Yakari.