Photographie d'un coin du hall de Riond-Bosson avec, au mur, «Le pêcheur» de Leon Jan Wyczólkowski (1852-1936) et un portrait du colonel House
- N° d'inventaire:
- CH-RIOND-INT-HALL-COIN-PECHEUR- WYCZOLKOWSKI-PORTRAIT-COLONEL-HOUSE
- Type:
- tirage original
- Auteur:
- droits réservés
- Source:
- coll. Musée Paderewski, Morges
Ignace Paderewski est reçu partout mais sait aussi recevoir: à Riond-Bosson près de Morges, sur la commune de Tolochenaz, il possède dès la fin du 19e siècle le plus étrange des palais, autrefois demeure de la duchesse d'Otrante, veuve de Joseph Fouché, où il reprend son souffle entre les tournées de concerts et sur lequel règne la plus exquise et entreprenante des maîtresses de maison, Hélène Paderewska, mi-princesse mi-paysanne. Cette propriété entre chalet et palais vénitien a aujourd'hui disparu – son dynamitage par l'armée en 1965 achevant de forger sa légende. Dotée d'un vaste domaine où l'on exploite tant la flore que la faune, elle est indissociable du «mythe» Paderewski, où faste et rusticité voisinent avec le plus grand naturel.
Connu sous le titre honorifique de «Colonel House» (malgré sa totale inexpérience militaire), Edward Mandell House (1858-1938) est un diplomate américain originaire du Sud des Etats-Unis (où sa famille possédait des plantations de coton avant qu'il ne les vende pour se lancer dans la finance), connu surtout pour sa longue activité de conseiller au service du président Wilson. Il se lie d'amitié avec ce dernier dès 1911, alors qu'il est encore gouverneur du New Jersey, et l'accompagne dans son ascension jusqu'à la présidence. Durant la guerre, il s'illustre en Europe comme diplomate et fervent porte-parole de la politique de paix de Wilson, et surtout à la fin du conflit comme cheville ouvrière des discussions autour des conditions d'armistice (sur la base des Quatorze points de Wilson qu'il a aidé à présenter) et de la création d'une Société des Nations. Suite à des divergences d'opinion survenues alors qu'il siégeait en son nom à la Conférence de paix de Paris, il est toutefois mis sur la touche par son «patron» dès la mi-mars 1919 et ne retrouvera plus le devant de la scène. Libéré de son devoir de réserve, il militera assidument durant les années vingt en faveur de l'adhésion de son pays à la Société des Nations… en vain.