Carte postale avec légende représentant l'«Etablissement d'Horticulture de Mme Paderewska, Riond-Bosson, près Morges» – éditée par F. Regamey à Morges
Carte postale avec légende représentant l'«Etablissement d'Horticulture de Mme Paderewska, Riond-Bosson, près Morges» – éditée par F. Regamey à Morges
Carte postale avec légende représentant l'«Etablissement d'Horticulture de Mme Paderewska, Riond-Bosson, près Morges» – éditée par F. Regamey à Morges
N° d'inventaire:
CH-RIOND-EXT-CARTE-REPRO-SUD-HORTICULTURE-LEGENDE-REGAMEY
Type:
reproduction numérique (agrandissement)
Auteur:
édition: © F. Regamey Editeur, Morges (5859)
Source:
coll. Musée Paderewski, Morges

Ignace Paderewski est reçu partout mais sait aussi recevoir: à Riond-Bosson près de Morges, sur la commune de Tolochenaz, il possède dès la fin du 19e siècle le plus étrange des palais, autrefois demeure de la duchesse d'Otrante, veuve de Joseph Fouché, où il reprend son souffle entre les tournées de concerts et sur lequel règne la plus exquise et entreprenante des maîtresses de maison, Hélène Paderewska, mi-princesse mi-paysanne. Cette propriété entre chalet et palais vénitien a aujourd'hui disparu – son dynamitage par l'armée en 1965 achevant de forger sa légende. Dotée d'un vaste domaine où l'on exploite tant la flore que la faune, elle est indissociable du «mythe» Paderewski, où faste et rusticité voisinent avec le plus grand naturel.

L'impressionnant «établissement d'aviculture de Mme Paderewska» (comme on le nomme sur les cartes postales) totalise jusqu'à 2500 poulets de race, mais aussi de nombreux oiseaux rares (faisans dorés, perroquets, paons…), source de distinctions lors d'expositions avicoles. Cette activité n'a rien d'un caprice de grande dame, comme en témoignent ces propos recueillis par Le Petit Parisien le 8 juin 1923 juste avant un nouveau départ pour les Etats-Unis: «Je viens de revoir avec joie mes poules et mes treilles, au bord du lac. Je les ai quittées avec peine. Mais je ne pouvais pas, n'est-ce pas? les préférer à mon grand…»

«Elle regarde les montagnes bleues au-dessus des arbres du parc», écrit René Morax dans le Journal de Lausanne du 23 janvier 1934. «Elle-même l'a embelli, transformé, et sa pensée est là-bas vers les terrains qu'elle a aménagés en poulaillers modèles, en pépinières et en jardins. Derrière les pins qui bordent la pelouse où broutent les moutons donnés par le roi d'Angleterre, c'est son domaine, qui lui appartient en propre et dont elle aime à faire les honneurs.»